Journée 31

Lundi 6 AOUT :     

Estany de Romedo de Dalt – Gite de Mounicou

                           7 h  30 – 16 h 15 

 

                      Un silence total accompagne notre réveil, seulement interrompu par la sarabande des moustiques, participants actifs de notre petit déjeuner ; La tente est bien humide après une petite pluie nocturne. Nous quittons à regret ce paysage somptueux avec ses petits îlots disséminés sur la surface lisse et éclatante du lac où de petits sapins ont trouvé la force de s’épanouir sur des territoires minuscules…A cet instant, au lever du jour, le lac se présente comme un miroir parfait pour les montagnes environnantes, le reflet étant identique à l’image réelle…

La montée vers le port de l’Artigua dans les méandres humides des torrents et des lacs demande un peu d’attention : la bifurcation vers le port est peu visible et les notes du topo Véron  (1983 !) sont quelques peu dépassées : « …s’élever vers le SE, au jugé sans sentier sur une pente avec rochers, puis névés… » Euh, non ! Ce n’est plus vraiment cela, depuis les sentiers se sont multipliés et les névés ont presque disparu !  Heureusement, notre expérience et des outils plus modernes pallient à la difficulté.

Sensationnel point de vue sur fond de ciel azuré au Port de l’Artigua (2481 m), d’une grande pureté, où se côtoient face à nous, dans un beau contraste de couleurs, les massifs du Cercastans et du Mont Rouch. Début de descente par un pierrier qui met notre concentration à rude épreuve, puis c’est la très longue traversée du vallon de l’Artigues qui va nous conduire 1400 mètres plus bas, jusqu’au gîte de Mounicou, lieu de notre premier ravitaillement effectué par commande téléphonique !  (La contrepartie étant une nuitée au gîte, c’est la seule concession que nous ferons au bivouac pendant toute la traversée). Pendant la descente, Thierry repère des endroits de canyonning. Précédant l’arrivée à Mounicou nous plongeons dans des sous-bois de chênes et de bouleaux aux premières feuilles jaunissantes ; La sécheresse semble plus marquée que sur le versant espagnol…

Ça y est ! Enfin à Mounicou après un dernier passage bitumé par le village de Marc. Ambiance très familiale et locale au café-gîte de Mounicou où différentes générations s’interpellent avec bonne humeur et simplicité. C’est le moment de savourer une pression autour d’une grande table recouverte d’une toile ciré et de prendre connaissance- avec curiosité- de notre commande téléphonique ; Nous ne sommes pas déçus !  La gérante du gîte a trouvé exactement les produits demandés (paquets de pâtes de 250 g !) et en plus, avec la qualité ! Le pain complet notamment, ainsi que le saucisson, sont délicieux et nous ferons le constat par la suite qu’une alimentation de qualité est beaucoup plus bénéfique pour le maintient des forces.

Nous devons quand même nous y prendre à deux pour emporter le carton de vivre déposé sur la table et nous dépêchons de prendre soupe, pâtes et saucisson pour le repas du soir en vue de l’alléger…

L’endroit est naturellement un lieu de rencontres entre les randonneurs du HRP et ceux du GR 10 où les deux itinéraires se croisent ; Très vite les questions sur la Météo sont lancées ; Chacun essaie d’obtenir les infos les plus précises : Météo-France, montagne, Météo-ciel….Il semble qu’une nette tendance orageuse se dessine pour le lendemain après-midi ; Demain est justement la journée où nous aurons à avaler le plus gros dénivelé : 1600 m en montée constante jusqu’à l’étang Fourcat en passant par les lacs du Picot ; Qui plus est, avec des sacs à dos rechargés par le ravitaillement…Il me revient également en mémoire une sortie ancienne, difficile et peu agréable en direction du sommet du Picot, où j’avais dû composer avec le brouillard et le Gypset très glissant sur des pentes raides…

L’inquiétude me saisit et ne vas pas me lâcher de la nuit ; Nous décidons de partir très tôt le lendemain, à 6 h dès le lever du jour, pour être arrivé vers le refuge au plus tard vers 14 h ; Nous dormons peu et mal, l’exiguïté du dortoir et les ronflements du voisinage accentuant la chose…Et Thierry ayant peur de ne pas entendre sa montre au réveil…

Journée 31

par | Avr 18, 2020

Les cartes IGN